📀 Kendrick Lamar - Black Panther (2018)
Black Panther, film de super-héros à la sauce Marvel, se construit sur une opposition pour le trône entre 2 cousins presque similaires T'Challa et Killmonger. Le film devient rapidement un exemple de représentation à Hollywood pour la communauté afro-americaine.
La Bande Originale est confiée au talentueux Ludwig Göransson, à qui on doit la B.O de Tenet ou encore des productions du "Because The Internet" de Childish.
Avec le réalisateur Ryan Coogler, ils proposent à Kendrick de créer quelques titres pour le film. Kendrick s'était déjà replongé dans ses origines africaines dans la création de To Pimp A Butterfly et, après avoir vu les premiers extraits du projet, accepte à la condition de réaliser un album en entier. L'artiste aime pousser ses créations et voit ici un nouvel exercice.
Pour ce challenge, Kendrick décide de suivre l'histoire du film, comme une 2nd lecture, en alternant au fil des titres les points de vue de T'Challa et Killmonger. On retrouve aussi un hymne aux femmes noirs du film sur "The Ways" ou aux inégalités en Afrique sur "Seasons".
La décision de réaliser l'album a été prise tard, l'écriture se fait donc dans le tour bus de la tournée de DAMN. C'est entre deux concerts que sont trouvés les idées, les hooks et les invités potentiels pour raconter cette histoire.
Beaucoup de passages ont été pensés pour de gros invités, puis parfois écartés. On retrouve tout de même un casting dantesque allant du crew TDE (Jay Rock, Ab-Soul, Q) à des gros noms comme Future, The Weeknd, Travis, Anderson Paak., James Blake, Jorja Smith...
Ils profitent de l'opportunité de collaborer avec Kendrick en oubliant parfois le thème de Black Panther. Traitant leurs apparitions comme un titre californien s'éloignant de la vision de Göransson parti s'inspirer et enregistrer en Afrique du Sud et au Sénégal.
Des artistes sud-africains comme Szava et Yugen Blackrock sont invités, mais minoritaires alors qu'ils apportent une autre couleur et renforcent la dualité de vision US/Afrique du film. Le concept aurait aussi pu être poussé avec d'autres communautés musicales noires.
L'album, teasé pour la 1ère fois à la fin du clip de "LOVE.", sera porté par des singles puissants. SZA illumine "All of the Stars" de sa voix puissante, personne ne s'est remis du couplet de Future sur "King's Dead" et The Weeknd est en pleine maitrise sur "Pray for Me".
Au milieu de tout ces invités, Kendrick est toujours performant, mais semble alors un peu moins brillant lyricalement et peut décevoir. Il ne faut pas juste voir un album de K.Dot, mais une œuvre plus grande avec de nombreuses contraintes à respecter.
L'objectif 1er était de combiner cinéma et musique, de réussir à raconter une histoire visuelle, de défendre un message commun et c'est un succès. Le réalisateur de Black Panther déclare que l'œuvre est devenue plus qu'une B.O. et peut être appréciée séparément.
Le projet sera 1er du billboard pendant 2 semaines, une performance colossale pour une B.O. Un vinyle noir est édité pour apprécier le Black Panther de Kendrick dans les meilleures conditions et profiter d'un enchainement de titres monstrueux.
Plus qu'une bande originale, Black Panther est une œuvre unique et montre la capacité de Kendrick à répondre présent à toutes les missions qu'il se donne. Chaque album semble être une mission que l'artiste se donne et travaille d'arrache-pied pour maitriser.
Réaliser une bande originale ambitieuse, qui dépasse le cadre du film, s'est fait. La prochaine mission de Kendrick semble être un double album : Mr. Morale & The Big Steppers et il ne fait aucun doute qu'il va encore briller dans ce nouvel exercice.
Rédacteurs : Victor, Hugo
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