📀 Kendrick Lamar - good kid, m.A.A.d city (2012)
Un album honnête à l'aspect cinématographique où l'on se retrouve en immersion dans le dangereux quotidien de Compton. Le tout porté par une musique travaillée dans les moindres détails.
Pensé comme un film, GKMC vient nous compter la transformation de K Dot (son ancien pseudo) en Kendrick Lamar avec une mise en scène remarquable. Chaque souvenir est accompagné de bruitages ou de skits où ses proches conseillent le rappeur pour trouver sa voie.
Le récit est non-linéaire et se développe constamment au fil de l’album.
Ce film de la vie de Kendrick est construit avec des flashback et aborde librement les thèmes qui lui sont chers: son 1er amour, la pression de son environnement, l'envie de fuir, l’alcoolisme, la religion…
L'histoire banal d'un mec qui prend le van familal pour essayer de rejoindre sa meuf et échappe à des embrouilles devient palpitante tant elle dépeint l'environnement de Kendrick et son envie de s'en sortir. Sa ville natale, Compton, se retrouve alors mise au premier plan.
Compton a vu naitre de grands noms allant de NWA à Dre. Mais jamais son quotidien, entre gangs, drogues et prostitution n'a été aussi bien décrit. Pour porter ce message, Lamar partage des lyrics puissants et lit avec virtuosité des rythmes fracassants à des sons plus mélodieux.
On sent un travail pointilleux et la méthode du label TDE, travaillant en famille sans relache, porte ses fruits. La production est millimétrée et soutient des flows monstrueux et des collaborations parfaitement intégrée dans le recit. Les titres masterclass s'enchainent alors:
"The Art of Peer Pressure" nous mets à la place du jeune K Dot qui commet des actes illégaux sous la pression de son entourage alors que "Money Trees" magistral du changement de flow, à l'histoire, nous fais rêver d’une vie meilleure avec plus d’argent.
La simplicité de certains thèmes permet de s’identifier et fait réfléchir sur nous-même.
Lumière sur "Real". Concusion de la narration où l'on peux aussi bien voir Kendrick prendre en maturité et admettre l'importance du self love qu'une ironie et l'impossibilité de s'en sortir.
Lamar sait jouer du storytelling et le prouve ici en mélangeant les personnages pour livrer son point de vue. De manière générale, l'introspection de good kid, m.A.A.d city est équilibrée et fascine par sa cohérence. Un des débuts rap sous label les plus impressionnants jamais vu.
On parle beaucoup des artistes qui innovent, il est important de mettre en avant ceux qui travaillent leur art jusqu'à sortir un son proche de la perfection. On a même pas eu le temps de parler du vinyle mais était-ce nécessaire pour vous convaincre d'acheter ce chef-d'œuvre ?
Rédacteur : Victor, Catheline
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