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  • Photo du rédacteurlehiphopenvinyle

Le Joker revient illuminer Gotham 🃏

📀 Jazzy Bazz - Memoria (2022)


10 ans après son premier projet, Jazzy Bazz sort son troisième opus Memoria et passe définitivement un cap.

"Memoria" sonne comme les mémoires d'une vie. Celles de Jazzy Bazz, un artiste expérimenté avec un très fort succès d'estime, mais qui n'a pas encore rencontré un succès public aussi important que des membres de son entourage comme Nekfeu ou plus récemment Alpha Wann.


Son classique "64 mesures de spleen" est pourtant connu de tous, son album "P-Town" très bien mené arrivant même à obtenir Freddie Gibs sur le projet et plus récemment "Nuit" plus chanté et introspectif dont le single "Éternité" n'a laissé personne insensible.


Celui qu'on surnomme le Joker décide, 4 ans plus tard, d'emmener l'auditeur dans le film de sa vie. On y retrouve l'univers nocturne de Paris, la P-Town, qui se transforme en Gotham. Une ville sombre où les évènements s'enchainent d'une manière que l'on pourrait calculer.


Ce calcul d'un quotidien pourtant rempli de possibilités infinies est symbolisé par le 3.14, π, qui est au centre de l'œuvre de Jazzy Bazz. Le rappeur se pose alors en observateur pour ensuite nous proposer ses réflexions.


Lui qui est si noctambule, n’est plus prisonnier du côté destructeur que pouvait avoir la nuit sur lui. Le Joker n’a jamais été aussi conscient. Sa mélancolie reste tout de même présente, pas comme un frein, mais plutôt une façon d’extérioriser ses émotions.


L’anti-héros sombre de la 1ère partie d’opus, rappant des phases d'ego trip sur des instrus obscures laisse place à une 2nd partie plus sentimentale. Se livrant honnêtement : "la différence entre Jazzy Bazz et Ivan (son prénom) est minime" nous dit-il sur ".RAW Spleen".


Ce titre est la prise de risque la plus réussie de l'album. La signature vocale unique de Laylow se mélange surprenamment bien au flow de Jazzy. Mais surtout le saxophone épique est joué par son père, musicien qui n'a jamais réussi à vivre de sa musique. Une belle victoire !


Si Jazzy Bazz garde son approche old-school, il modernise son identité grâce à une production soignée. Il pose ses figures de styles sur des prods reprenant les codes de la drill sur "Memoria" et "Mental", de la trap sombre sur "Arkham Anthem" ou un piano-voix sur "D.ieu".


Comme il le dit lui-même, l'entourage de l'artiste est légendaire: Nekfeu, Alpha Wann, Laylow, Josman... ils sont tous complémentaires avec le Joker. On tient à mettre en avant les performances bouillantes de EDGE et Robdbloc méritant plus de reconnaissance du grand public.


Tout ce beau monde se retrouve sur le vinyle au design très poussé de l'incontournable Raegular. Les 1300 premiers chanceux à avoir commandé ont également reçu sa 1ère mixtape ! Les prix à la revente sont fous, mais quand il est question de "64 mesures de spleen"...


Des années se sont écoulées et Jazzy Bazz continue d'impressionner par sa technique. Il semble plus confiant que jamais sur Memoria et vient placer les rimes au service du spleen nocturne. Le Joker s'impose violemment comme le maitre à Gotham City.


Rédacteurs : Victor, Catheline


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