Le marché du vinyle est complètement bouleversé depuis quelques temps. Le vinyle n'a jamais été aussi populaire et les labels s'adaptent à la demande. Je vous explique précisément ce qu'il se passe !
Aujourd'hui, nous sommes bien loin de la suprématie du vinyle, comme seul moyen d'écoute dans les années 80. Il y a eu le CD. Puis, le streaming a pris le dessus par son accessibilité mais propose une musique dématérialisée et des fichiers sons a la qualité compressée.
Le vinyle est donc revenu en proposant une meilleure qualité sonore et en prolongeant l'expérience au-delà d'une pochette sur Spotify. On possède un bel objet, on observe la pochette en détail et on fait l'action de poser le diamant sur le disque pour écouter l'album dans l’ordre.
Cela permet donc de nous immerger dans l’univers d’un album, mais aussi celui d’un artiste. Et les majors l’ont bien compris. En créant de beaux objets de collection, à tirage limités, ils créent un sentiment d’exclusivité rapprochant encore plus les fans de leur artiste préféré.
Et cette popularité du vinyle est géniale ! Ça donne l'accès à plus de musique en meilleure qualité, dans tous les styles. Ça rassemble des passionnés, ça permet de découvrir de nouvelles choses et ça a même permis la création de mon compte Twitter !
Mais alors quelles conséquences? Depuis 3 ans, on observe une augmentation constante des prix, justifiée par l'augmentation de la demande. Jusqu’à cette année ! Où les prix ont radicalement augmenté des 30% ou plus. Il n’est pas rare de voir des vinyles à plus de 40€ à la fnac.
Pourquoi ? Déjà le covid a créé des retards dans les usines et il y a eu des légères augmentations des prix de matières premières. Les grosses majors, sentant le filon, font en plus des énormes commandes qui créent des temps d'attentes énormes pour les petits indépendants.
Mais ce n'est pas que ça ! Le problème, c’est que le vinyle devient vendu par les labels uniquement comme un outil marketing. Cela permet de compléter l’univers autour d’un artiste et donc devient un objet de collection, comme le serai un poster, avant d’être un support musical.
Une statistique: 48% des vinyles vendus ne sont pas écoutés ! Beaucoup de personnes qui les achètent ne disposent pas forcément (encore) de platine. Cela est possible car le vinyle représente à présent un objet qui permet de nous rapprocher de l’univers de son artiste préféré.
Sachant cela, nous pouvons vendre cet « objet » à n’importe quel prix que les fans seront prêts à mettre pour un produit marketing exclusif. La cible, assez jeune, n’a pas forcément de référentiel et ne l'achète pas en fonction de critères tel que le coût réel de fabrication.
Les exemples récents accumulent ! Rihanna et ses packagings à 100€, Orelsan et ses éditions limitées qui se revendent une fortune sur Ebay ou Caballero et JeanJass et leur album exclusivement sur vinyles limités à 1500 copies, à 30€ le vinyle noir livré dans 4 mois...
Chaque fois on joue sur la peur de manquer, que sinon on devra payer plus cher si on laisse passer l'offre.
On fait passer l’idée d’avoir une pièce unique et de pouvoir collecter…avant même de mettre en avant l’écoute. Un phénomène qui va malheureusement continuer de s'amplifier.
Cet article ne se veut évidemment pas dénonciateur ! Je voulais juste éclairer sur un sujet important et partager un point de vue.
Rédacteurs : Victor, Hugo
Comments